Rapport final de projet Agroécologie et Structuration des Filières Agricoles pour le Renforcement des petites et moyennes entreprises agricoles familiales au Kongo Central (ASFAR-TPMEA)

Atelier d’échange d’expériences et de réseautage en agroécologie/ Kimpese, RD Congo, du lundi 27 Mai 2024.
27 mai 2024
Présentation du projet “Innovation dans la Mise à l’échelle de l’Agriculture Régénérative et des Économies alimentaires Locales (IMAREL)
26 septembre 2024

Rapport final de projet Agroécologie et Structuration des Filières Agricoles pour le Renforcement des petites et moyennes entreprises agricoles familiales au Kongo Central (ASFAR-TPMEA)

1. Informations générales

 
Nom de l’organisationCentre Régional d’Appui et de Formation pour le Développement (CRAFOD)
Adresse3920, RN Kinshasa-Matadi, Quartier 4, Kimpese, Songololo, Kongo Central
Case postale170 KIMPESE
InterlocuteurWilly BONGOLO DIANGANA, Directeur Général et Représentant Légal
Adresse e-mail crafod@crafod.org
Téléphone(+243) 81 511 1560
Fax[Variable nicht gefüllt]
 
Titre du projetAgroécologie et structuration des filières agricoles pour le renforcement des très-petites et moyennes entreprises agricoles familiales au Kongo Central (ASFAR-TPMEA)  
Numéro de projetA-COD-2017-1011
Période du projetdu 01.11.2017 jusqu’au 31.10.2022
Période de rapportdu 01.11.2017 jusqu’au 31.10.2022
Date du rapport05.01.2023
AuteurWilly BONGOLO DIANGANA, Directeur Général et Représentant Légal

2. Effets et durabilité

2.1. Degré d’atteinte des objectifs convenus du projet

objectifs

  1. La production des produits agricoles, des petits ruminants et de l’apiculture a augmenté (1.000 ménages qui produisent le manioc, 400 ménages qui produisent le maïs et les légumineuses, 200 ménages qui produisent les produits maraîchers, 300 ménages qui produisent les petits ruminants et 80 ménages qui produisent le miel).

Au regard de ce premier objectif, 1.600 ménages producteurs agricoles étaient prévus à atteindre, c’est-à-dire 1.000 ménages qui produisent le manioc, 400 ménages qui produisent le maïs et les légumineuses, 200 ménages qui produisent les produits maraîchers. Au 31 octobre 2022, le projet ASFAR-TPMEA a atteint 1.636 ménages soit 102,25 %.

A la fin du projet, au 31 octobre 2022, 86.522 tonnes de manioc sur 72.000 tonnes prévues, soit 120,17 % ont été atteint et 4.811 tonnes sur 3.200 tonnes des maïs et légumineuses prévues au début projet soit 150,34 %.

Le manioc, le maïs et les légumineuses sont les principales cultures de la province et se cultive en toutes saisons car, ils font partis des cultures de rente et des habitudes alimentaires de la population du Kongo Central.

13.000 tonnes des produits maraîchers étaient prévues comme valeurs cibles à atteindre à la fin du projet. Au 31 octobre 2022, le projet a atteint 17.454 tonnes soit 135,60 % de la productions maraîchères a été atteints.

Les cultures maraîchères sont des grandes sources des revenus, surtout pour les jeunes. En cette période, beaucoup de ménages ont produit les oignons, les piments, les poivrons, les aubergines et les gombos.

Dans le domaine de l’élevage de caprins et ovins, la valeur cible pour l’élevage était de 900 sujets pour les caprins et 900 sujets pour les ovins à mettre à la disposition de 300 éleveurs. Au 31 octobre 2022, 516 caprins soit 57,33 % et 346 ovins soit 38,44 % ont été mis à la disposition des éleveurs.

Cette activité va se poursuivre même jusqu’après le projet car les bénéficiaires actuels continueront à appuyer d’autres éleveurs identifiés.

Il était prévu la production de 12.000 litres de miel. Au 31 octobre 2022, la production du miel a atteint 15.312 litres.

L’apiculture continue à prendre de l’ampleur dans la province. Les agroforestiers ont trouvé l’apiculture comme l’unique moyen de protéger leurs forêts. La demande en miel ne fait qu’augmenter dans le rayon d’intervention et dans des grandes villes (Kinshasa, Matadi, Mbanza-Ngungu, etc.).

  1. Les revenus de 2.000 ménages bénéficiaires du projet ont augmenté.

Le revenu moyen d’un producteur agricole dans la province du Kongo Centre varie entre 1,15 à 1.18 $us par jour, soit 358,8 à 368,16 $us par an. Au terme de ce projet ASFAR-TPMEA, 1.053 exploitants agricoles soit 82,26 % de 1.600 exploitants ont augmenté leurs revenues entre 430,56 à 441,84 $us l’an soit 20 %.

Le revenu annuel provenant de la vente de l’élevage de petits ruminants, dans les milieux ruraux de notre zone d’intervention était de 80 $us par an et par éleveur des Caprins et Ovins. Au terme du projet ASFAR-TPMEA, 142 éleveurs soit 59,17 % de 300 éleveurs prévus, ont augmenté leurs revenus annuels entre 100 $us et 150 $us par an lors qu’ils vendent leurs sujets.

  1. Les ressources naturelles (forêt et sol) sont mieux protégées.

Au démarrage du projet ASFAR-TPMEA le 1er novembre 2017, il a été prévu de réhabiliter 112 ha des superficies des terres dégradées non cultivables des groupes cibles. Au 31 octobre 2022, 116 ha des terres dégradées ont été réhabilité soit 103,57 % et 20 exploitants forestiers, propriétaires des terres gèrent leurs forêts et galeries forestières réhabilitées suivant des actes d’engagement sur la protection des superficies mises en défens et la gestion durable qu’ils ont signée avec le projet.


2.2. Effets à long terme

Les effets et impacts générés par le projet grâce à la forte participation de 2.000 ménages (répartis comme suit : 1.000 petits exploitants agricoles dont 330 femmes et 40 jeunes, 300 petits éleveurs des petits ruminants dont 20 femmes, 200 maraîchers dont 80 femmes et 80 jeunes, 80 apiculteurs -femmes et hommes et 20 exploitants forestiers) sont nombreux mais ; les plus observables et durables mis en exergue sont les suivantes :

  • L’introduction et l’application des innovations (agro écologies, élevages en stabulation, reboisement, techniques de transformation alimentaire) améliorent la productivité.
  • La valorisation des ressources locales (terre, fumier, compost, bio pesticides, eau) est une stratégie pertinente pour des bénéficiaires qui possèdent peu du capital et qui ont un pouvoir d’achat très faible.
  • Le travail basé sur la sensibilisation, la formation, la démonstration, le suivi et les « coups de pouce » nous semble très pertinent car il vise le renforcement des capacités, l’autopromotion et l’autoprise en charge. Malgré le fait que le projet ne réponde pas aux attentes des certains bénéficiaires d’apporter plus d’intrants, nous pensons que à la longue cette approche produira plus de résultats.
  • Les appuis techniques et matériels indispensables répondent souvent aux besoins de bénéficiaires.
  • Les champs écoles expérimentaux profitent à toute la communauté.
  • Les visites d’échange d’expériences motivent l’appropriation des apports du projet.
  • Les paysans ferments motivent d’autres ménages qui persistent encore dans l’agriculture d’autosubsistance pour des raisons diverses : inaccessibilité aux terres, les us et coutumes rétrogrades, insuffisance des ressources, exode rurale et/ou l’effet de l’urbanisation grandissante.
  • La planification au niveau des ménages, basée sur le PIP (Plan Intégré Paysan) continuera à aider les groupes cibles à développer une vision positive de leur avenir et de la sédentarisation de leurs exploitations.
  • Le ciblage particulier des femmes a été très important dans le domaine de transformation de manioc, culture principale de la zone du projet et elles ont profité du renforcement des capacités pour améliorer leurs conditions de vie.

2.3. Pertinence du projet

D’une manière générale, le projet a répondu aux besoins et défis des groupes cibles. Les ménages ruraux ont compris l’objectif de mieux produire, mieux gagner, mieux se communiquer et mieux vivre.

Le projet ASFAR-TPMEA a ajouté des aspects écologiques (agroécologie, reboisement, protection de l’environnement) pour assurer une bonne production même dans l’avenir et pour protéger la base de vie, les ressources naturelles.

2.4. Durabilité du projet

La probabilité de pérenniser les résultats et les méthodes pour renforcer la durabilité est suffisante dans la msure où :

  • A travers le renforcement des capacités, les bénéficiaires ont acquis des nouvelles techniques praticables même après le projet (techniques de transformation, techniques agroécologiques, Plans Intégré Paysans / PIP).
  • Dans le cadre de l’application des pratiques agroécologiques, les paysans arrivent à remplacer complètement des engrais et les produits phytosanitaires chimiques. L’amélioration progressive et durable de la fertilité de sol va assurer une production satisfaisante et la rendre plus résiliente face aux impacts des changements climatiques.
  • L’identification, la mise en valeur, la gestion et la protection de ressources naturelles assurent une jouissance durable de ces ressources.
  • L’utilisation par les paysans producteurs de ressources locales accessibles, moins chères ou gratuites garantie la durabilité. 
  • Plusieurs ménages ont élargi et même diversifié leurs activités pour mieux gagner. Cela incite des jeunes d’imaginer que le domaine agricole peut être profitable, attractif et plein d’opportunités.
  • L’idée de réserver une partie de revenu aux investissements productifs et de diversifier les sources de revenu, augmente la résilience de ménages.
  • Plusieurs concessionnaires (propriétaires) continuent à reboiser, à introduire l’apiculture, à faire régulièrement des coupe-feux car, ils ont compris les potentialités économiques de la forêt.
  • Grâce à la maîtrise de l’outil Plan Intégré Paysan (PIP), chaque membre du ménage de Paysan ferment connaît sa trajectoire, son évolution de carrière possible et ainsi assure lui-même le « Management » de sa propre trajectoire.   

2.5. Résumé général du projet

Le projet ASFAR-TPMEA qui a commencé le 1er novembre 2017 et qui pris fin le 31 octobre 2022, s’est inscrit dans la logique de la gouvernance environnement local et le CRAFOD est resté fidèle à ses objectifs fondamentaux : l’amélioration de conditions de vie des populations rurales pauvres, l’appui à l’autopromotion, le renforcement des capacités, la promotion féminine et la sécurisation des moyens de production à travers la sensibilisation, les formations, l’accompagnement rapproché, le suivi et le plaidoyer.

Le triple objectif (augmentation de la production agricole, amélioration des revenus et protection de ressources naturelles) a été adéquat pour le groupe cible, la population rurale, car il a visé à la fois la protection et la réhabilitation de la base primordiale de production (sol, végétation, eau, biodiversité), la production agricole durable et le développement économique qui est nécessaire pour les ménages ruraux et qui donne des perspectives aux jeunes ruraux.

                                                                       Fait à Kimpese, le 11 janvier 2023

                                                                       Willy BONGOLO DIANGANA

                                                           Directeur Général et Représentant Légal

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