L’évaluation formative à mi-parcours du Projet « Agro écologie et Structuration des Filières Agricoles pour le Renforcement de Petites et Moyennes Entreprises Agricoles Familiales (ASFAR-PMEA)

Déplacements forcés et destruction de l’environnement
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29 mai 2021
Le Centre Régional d’Appui et de Formation pour le Développement, CRAFOD asbl en sigle et son grand projet Agro écologie et Structuration des Filières Agricoles pour le Renforcement de Petites et Moyennes Entreprises Agricoles familiales, ASFAR-PMEA en sigle2
9 juillet 2021

L’évaluation formative à mi-parcours du Projet « Agro écologie et Structuration des Filières Agricoles pour le Renforcement de Petites et Moyennes Entreprises Agricoles Familiales (ASFAR-PMEA)


Le projet « ASFAR-PMEA » qui est maintenant à sa quatrième année de mise en œuvre dans 8 bassins de production agricole basés dans quatre Entités territoriales déconcentrées (Luozi, Songololo, Seke-Banza et Mbanza-Ngungu), la coordination dudit programme (la Direction du CRAFOD) a recommandé à l’équipe technique constituée de 10 agronomes (juniors et seniors) et de 4 techniciens/nnes en développement local de plus user de « l’approche fondée sur les potentialités et les opportunités » qui consiste à faire réfléchir les groupes cibles sur les potentialités de leur milieu ambiant et sur la manière de les valoriser.

Les producteurs-trices renforcés/cées, professionnels-lles dans leur domaine de production, ont contribué à la structuration de chaque filière agricole à partir de l’outil « Plan Intégré Paysan (PIP) ». Un appui-conseil tout au long de ces quatre premières années de la mise en œuvre de cette Action, ont permis aux producteurs « ferments » d’innover dans leurs exploitations, d’intégrer d’autres activités agricoles ou de les renforcer, de solutionner les problèmes techniques et de produire dans de meilleures conditions. Le reprofilage des quelques kilomètres des pistes rurales et la restructuration des quelques centres de regroupement ruraux (CRR), l’évacuation et l’acheminement des produits agricoles vers les grands centres urbains et vers quelques unités de transformation et de conditionnement alimentaire ont renforcé l’organisation et la structuration des filières.

Face à la forte demande de financement des petites exploitations agricoles et petits ateliers d’élevage des petits ruminants entrepris par les 2.000 exploitants agricoles et les jeunes en formation-action à l’Ecole Polytechnique des Arts et Métiers (EPAM) et pour contourner les règles de la banque centrale régissant les institutions de microfinance, la coordination du CRAFOD a contractualisé avec la Société de Microfinance « GUILGAL » qui a mis sur pieds et qui gère un capital-risque tout en conscientisant nombreux «petits exploitants agricoles» à l’esprit d’épargne et à la culture d’entreprise.

Partant de l’idée qu’on ne nait pas entrepreneur mais qu’on peut le devenir, CRAFOD – qui aspire d’être un incubateur des petites et moyennes entreprises qui sauvegardent les ressources naturelles locales – a procédé par les étapes suivantes pour le développement des activités agricoles et non-agricoles : identification des bénéficiaires, formation psycho-humaine, formations entrepreneuriales, appui-accompagnement, renforcement des compétences technico-entrepreneuriales, connexion à des systèmes de financement ou au leasing.

Etant entendu que cette « approche par les potentialités » ne peut se faire que par des financements très souples, dans la mesure où rien n’est connu d’avance : ni le nombre de bénéficiaires, ni les projets qu’ils développent, ni encore moins l’évolution dans le temps de leurs besoins en financement, le Comité de Gestion (COGEST/CRAFOD) a jugé opportun d’organiser une mission d’évaluation formative externe d’une durée de 20 journées soit 5 journées de travail par Poste d’animation rurale (PAR).

Il ressort, des éléments synthèses de la restitution de l’équipe des évaluateurs externes, composée de Monsieur GOTTFRIED HORNEBER Consultant de l’Associate Consultant FAKT, Hauptstr 15- 88379 Guggenhausen, République d’Allemagne et de Madame DIAKI Chantal, Consultante Agrisud-International, que l’évaluation a porté sur les appréciations des activités en ce qui concerne la pertinence, la cohérence, l’efficacité, l’efficience, les effets et la durabilité.

Quant à la gestion du projet ASFAR-PMEA proprement dite, quelques points positifs et négatifs ont été dégagés, à savoir :

Points positifs dans la gestion du projet :

  • Le projet a un personnel engagé, compétent et soucieux de la population rurale ;
  • La gestion du projet est satisfaisante car (outils de gestion, audit de qualité, manuel de procédures, respect du budget, etc.) ;
  • Les moyens de travail sont disponibles (moto, ordinateurs, cellulaires, …) ;
  • Le renforcement des capacités par des visites d’échange, des sessions de formation, le réseautage.

Sur le plan stratégique, le CRAFOD met plus son accent sur le renforcement des capacités (formations, accompagnement, conseils, suivi, mise en contact), ensuite appuis matériels/financiers (coup de pouce, parfois répétitif). Avec son approche ménage, il met plus l’accent sur les femmes et les jeunes. Ses animateurs de terrain, utilisent plus la stratégie de proximité, d’apprentissage – action avec les champs écoles. L’approche Plans Intégré Paysans (PIP), utilisé par le CRAFOD, a beaucoup aidé les bénéficiaires à travailler sur les objectifs concrets.

Toutefois, l’équipe des évaluateurs externes a noté le manque d’une stratégie d’entrainement (tâche d’huile, dynamique communautaire), l’uniformité dans les antennes avec 500 ménages, dans 25 villages avec 6 filières, la disparité avec 500 ménages par antenne accompagnés par 2 ou 3 animateurs. L’absence d’une stratégie pour le rayon d’intervention dans 4 territoires, 1 antenne par territoire, 2 à 3 axes par antenne et des villages éparpillés.

L’équipe des évaluateurs a constaté que les appuis techniques et matériels du projet répondent souvent aux besoins de bénéficiaires, les visite d’échange d’expériences motivent l’appropriation des apports du projet, l’introduction et l’application des innovations (agroécologie, élevage en stabulation, reboisement, techniques de transformation) ont amélioré la productivité, le champ école expérimental a profité à toute la communauté et aussi, les paysans ferments ont beaucoup motivé les autres ménages.

Toutefois, certaines pratiques agro écologiques ont rejetées à cause, soit disant par les producteurs, d’un autre travail supplémentaire (paillage, semis en ligne, produire le fourrage, tenue de cahiers). La notion de l’agroforesterie n’a pas été totalement maîtrisée par les animateurs et certains ménages. Faible promotion de la culture d’épargne auprès des bénéficiaires. La production des bulletins du Système d’Information des Marchés (SIM) a été de courte durée. Enfin, l’outil qui permet à analyser les risques liés au climat (surtout des changements climatiques) et aux catastrophes naturelles/humaines et à développer des pistes de solution pour faire face aux défis (EPRACC) n’a pas été mis en valeur.

A la fin, l’équipe des évaluateurs en a formulé quelques recommandations, à savoir :

Que le CRAFOD,

  • Continue ou élargisse l’approche d’accompagnement des groupes cibles : ménages, paysans ferment, GP, groupes de filières, GIE, jeunes producteurs, petits entrepreneurs ruraux, multiplicateurs de semences, pisciculteurs, apiculteurs, villages etc. ;
  • Introduit les technologies vertes (énergie et pompes solaires, recyclages) ;
  • Renforce l’adaptation aux changements climatiques (à travers l’outil EPRACC) et l’accès aux fonds climat et aux assurances agricoles ;
  • Evalue régulièrement la performance de l’équipe du projet ;
  • Revoie la stratégie de collecte des données ;
  • Travaille sur les indicateurs par rapport aux résultats du projet, la gestion du projet et du personnel ;
  • Améliore la transparence et la participation internes ;
  • Evalue le plan de formation des Animateurs et le revisite au regard des défis rencontrés sur terrain ;
  • Organise des réunions trimestrielles de toute l’équipe du projet ;
  • Mette en valeur les résultats de l’étude socio-économique (les défis majeures) ;
  • Réfléchisse sur des nouveaux projets (domaines, groupes cibles, rayon d’action, approches, stratégies, objectifs, activités, … ;
  • Renforce le rôle des animateurs comme facilitateur, accompagnateur, metteur en contact, personne ne ressource, chercheur, accoucheuse d’idées, … un agent d’innovation et d’expérimentation.

Vous trouverez, les détails de cette évaluation formative à mi-parcours dans son rapport final qui sera mis en ligne dans les jours qui viennent.

Muyamuna Kafenga Gustave

                                                                                                Chargé de Suivi Technico-Economique

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