En juillet 2020, le conseiller personnel de la chancelière pour l’Afrique Günter Nooke présentait sur son site Internet le projet d’importer de l’hydrogène de la République démocratique du Congo (RDC). Il s’agissait concrètement d’aider le lancement des plans de construction d’une gigantesque centrale hydroélectrique, Inga 3, projet hautement controversé et suspendu depuis de nombreuses années. Une partie du courant produit par cette centrale pourrait servir à produire de l’hydrogène utilisable sur le marché allemand. Le but est ainsi de convaincre les investisseurs allemands et internationaux de s’engager dans le projet. Une solution gagnant-gagnant pour les deux pays, selon Günter Nooke.
De concert avec l’entreprise de conseil evagor implantée à Leipzig et son directeur général M. Gernot Wagner, Günter Nooke promeut depuis lors ce projet qu’il présente comme le fleuron d’une nouvelle coopération économique avec la RDC. M. Wagner est par ailleurs
ancien consul honoraire en RDC. Sous sa direction, une délégation économique s’est rendue dans la capitale Kinshasa cinq jours durant au mois d’août 2020, puis dans la province du Congo Central où elle a pu se faire une idée du projet de construction Inga 3.
Les plans de la centrale Inga 3 ne sont pas sans rappeler le projet Desertec. Celui-ci visait à produire de l’électricité solaire en Afrique du Nord à destination du marché européen. Il n’a toutefois pas abouti pour diverses raisons. Notamment, ce projet n’envisageait pas que les populations des pays exportateurs bénéficient de ces centrales photovoltaïques. Le projet Inga 3 présente des problèmes similaires. Pourtant, du point de vue de la coopération au développement, la construction d’un site de production d’hydrogène en RDC devrait en premier lieu profiter à la population locale.
Mais c’est l’inverse qui se produirait si les plans étaient mis à exécution : la mise en œuvre du projet Inga 3 occasionnerait des dégâts écologiques et sociaux considérables et remettrait en cause l’intégrité de la technologie de l’hydrogène. Un tel faux démarrage pour le secteur de l’hydrogène aurait de graves conséquences en termes d’objectifs climatiques car la protection du climat imposera des besoins – et donc des importations – de grandes quantités d’hydrogène issu de sources renouvelables. Dans ce contexte, la présente fiche technique expose les conséquences qu’aurait la mise en œuvre du mégaprojet de barrage Inga 3 pour les habitants de RDC et explique pourquoi nous déconseillons instamment au gouvernement d’y apporter son soutien.
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