Le Centre Régional d’Appui et de Formation pour le Développement, CRAFOD asbl en sigle et son grand projet Agro écologie et Structuration des Filières Agricoles pour le Renforcement de Petites et Moyennes Entreprises Agricoles familiales, ASFAR-PMEA en sigle2

L’évaluation formative à mi-parcours du Projet « Agro écologie et Structuration des Filières Agricoles pour le Renforcement de Petites et Moyennes Entreprises Agricoles Familiales (ASFAR-PMEA)
22 juin 2021
CARTOGRAPHIE DES INTERVENTIONS DU PROJET ASFAR-PMEA DANS LE KONGO CENTRAL.
9 juillet 2021

Le Centre Régional d’Appui et de Formation pour le Développement, CRAFOD asbl en sigle et son grand projet Agro écologie et Structuration des Filières Agricoles pour le Renforcement de Petites et Moyennes Entreprises Agricoles familiales, ASFAR-PMEA en sigle2

La réalité de la faim et sa croissance démesurée dans l’hémisphère sud parvenant à percer le mur d’indifférence de l’Occident sont parmi des raisons qui ont poussé le staff dirigeant du Centre Régional d’Appui et de Formation pour le Développement (CRAFOD) à mettre en place cette Action d’appui aux 2000 ménages agricoles de la Province du Kongo Central bien intitulé « Agro écologie et Structuration des Filières Agricoles pour le Renforcement de  Petites et Moyennes Entreprises Agricoles familiales, ASFAR-PMEA en sigle.

Le CRAFOD a sollicité et obtenu de Pain pour le Monde (PPLM)/Allemagne un cofinancement pour la réalisation de son nouveau projet sur « l’Agroécologie et Structuration des Filières Agricoles pour le Renforcement des Très-Petites et Moyennes Agricoles familiales au Kongo Central (ASFAR-PMEA) ».

L’objectif de ce projet consiste d’augmenter la production des produits agricoles, des petits ruminants et de l’apiculture (1.000 ménages qui produisent le manioc, 400 ménages qui produisent le maïs et les légumineuses, 200 ménages qui produisent les produits maraîchers, 300 ménages qui élèvent des petits ruminants, 80 apiculteurs qui produisent le miel et 20 exploitants forestiers) et améliorée leur alimentation dans les 4 territoires de Luozi, Seke-Banza, Songololo et Mbanza-Ngungu dans la Province du Kongo-Central en République Démocratique du Congo. Ce projet couvre une période de cinq ans (01 novembre 2017 au 30 octobre 2022).

Ce programme, dont sa mise en œuvre est pour cinq ans, c’est-à-dire du 1er novembre 2017 au 31 octobre 2022, ayant pour utopie créatrice (idéal) d’aider 2000 petits exploitants agricoles à « approcher, voire atteindre ou vivre la croissance agricole  résiliente », est un instrument de participation de l’Asbl/CRAFOD à l’Initiative spéciale « Un seul monde sans faim » lancée en 2017 par le Ministère fédéral Allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ) afin de faire face à la misère et à la faim qui paralysent toutes les populations des entités locales décentralisées de la province du Kongo Central en République Démocratique du Congo (RDC) et; de surcroît, ces deux maux soulignés, sont à la base, entre autres, de la recrudescence du phénomène « kuluna[1] » et de l’insécurité grandissante qui sévissent respectivement tout au long du corridor-ouest de la RD Congo (Boma-Matadi-Kimpese-Mbanza-Ngungu-Inkisi-Kasangulu-Kinshasa-Kenge-Masimanimba-Kikwit) d’acheminement des produits vivriers et manufacturiers importés d’une part ; et, dans les grandes agglomérations du Grand Kivu, du Grand Kasaï et du Grand Katanga souffrant d’une démographie galopante issue de l’exode rural, d’autre part.

Dans les zones agricoles couvertes par cette Action « ASFAR-PMEA » plus précisément dans les Postes d’Animation rurale que nous appelons autrement « Antennes » ciblés par le Comité de Gestion/CRAFOD, rayonnant dans les 50 km à partir de leurs sièges de résidence, la situation initiale était la suivante :

  • Les exploitants agricoles sont conscients des avantages économiques que représentent les demandes urbaines des villes (primatiales et secondaires) longeant le corridor agricole Boma-Kinzau-Mvuete-Matadi-Kimpese-Mbanza-Ngungu-Inkisi-Kasangulu-Kinshasa. Néanmoins, ils avaient exprimé des besoins de sécurisation, de renforcement et de développement de leurs activités agricoles pour pouvoir exploiter rentablement ces marchés. Toutes les zones rurales de Luozi, de Seke-Banza, Songololo, Mbanza-Ngungu sont des références pour la production agricole à destination des métropoles de Kinshasa et Matadi, notamment sur les filières vivrières (manioc, maïs, haricot, arachide et huiles de palme); mais, leurs capacités de production restent de loin inférieures à la demande.
  • Chaque année, les producteurs de ces zones agricoles sont confrontés aux mêmes difficultés liées à la complexité de la filière : manque d’intrants de qualité (semences et outillage) et difficultés dans leur approvisionnement (irrégularité, prix élevés), manque d’encadrement technico-économique dans les bassins de production situés dans les entités territoriales très éloignées de la route nationale  Boma-Matadi-Kinshasa , mauvaise programmation des récoltes saisonnières, difficultés de transport des marchandises, mauvais état des routes  de dessertes agricoles, manque d’informations sur les prix des marchés.
  • Leurs besoins se situent entre autres et en priorité dans l’analyse et la mise en œuvre de l’évaluation environnementale régulières et actualisées afin d’adapter et d’atténuer leurs empreintes écologiques et d’approcher vers une résilience de l’agriculture familiale ; la formation technique et la formation à l’organisation professionnelle, dans l’information sur la commercialisation de leurs productions, dans l’accès à des intrants de qualité et à des prix abordables, dans l’amélioration des voies d’écoulement des récoltes et du transport vers Kinshasa, dans l’accès à des services spécifiques rendus (intrants, labour, transport des marchandises, points de regroupement des récoltes, entretien des routes de dessertes agricoles, transformation de certains produits issus des champs agroforestiers (vivriers et fruitiers) facilement périssables tels que les ananas, les agrumes, les bananes, les noix de palme, etc.
  • Malgré leur forte participation à la sécurité alimentaire, à la santé publique, leur forte contribution à améliorer la gestion de l’eau de boisson et à assurer l’éducation de base de l’enfance et de la famille, nombreuses femmes rurales et périurbaines – très vulnérables aux effets du changement climatique et des catastrophes naturelle – accèdent difficilement, voire même rarement, à l’éducation civique écologique,  financière ou entrepreneuriale souvent assurées ou offertes par quelques partenaires de développement endogène (ONG, Services techniques étatiques, Projets sectoriels nationaux et Entreprises privées) opérationnels dans le Kongo Central. Par conséquent, nombreuses femmes participent inconsciemment à la destruction des écosystèmes ayant des conséquences nocives sur la vie de l’homme. Aussi, nombreuses femmes qui accèdent moins aux programmes de leur émancipation intrinsèque, matérielle et intellectuelle, contribuent moins à renforcer l’efficacité des actions d’adaptation et d’atténuation aux effets du changement climatique et des catastrophes naturelles. La vulnérabilité des femmes-exploitantes agricoles s’exprime différemment de celle de l’homme-exploitant agricole en fonction des paramètres tels que la valeur de biens et aptitudes possédés et les droits à la propriété, l’accès aux services financiers, le niveau d’instruction, l’appartenance à des réseaux sociaux et économiques.
  • Les mesures incitatives pour les investissements dans les petites entreprises agricoles sont presqu’inexistantes dans certaines entités territoriales voisinent à l’Angola et Congo-Brazzaville, voire faibles dans d’autres entités territoriales proches du corridor-ouest de la RD Congo (Boma-Matadi-Kimpese-Inkisi-Kinshasa- Kenge-Kikwit.
  • Les rendements moyens des céréales sont d’une tonne seulement par hectare dans les zones forestières de Seke-Banza et dans la vallée agricole de LUALA à Nkundi.
  • L’agriculture majoritairement pluviale dépend des précipitations variables et imprévisibles. Des essais des cultures irriguées sont souvent pratiqués par des producteurs ferments disposant de leurs propres concessions.
  • Les sols sont fortement dégradés et appauvris de leurs nutriments dus entre autres par les pratiques de feu de brousse et les mauvaises techniques culturales.
  • La mécanisation agricole est peu développée à cause de coûts élevés des équipements.
  • Les recherches agronomiques sont plus faites dans deux stations de l’Inera/M’vuazi et Ngimbi tandis que les recherches en fermes et dirigées par les agriculteurs sont des pratiques qui se font rarement si non sur initiatives des ONGD locales et programmes sectoriels nationaux.

Très conscient de cette situation et y égard aux effets et impacts générés par les projets et programmes sectoriels antérieurs auxquels l’ASBL/CRAFOD – a fortement participé soit comme chef de file ou comme sous-traitant ; le Comité de Gestion de ladite Asbl – CRAFOD – a initié en 2017 ce programme quinquennal. Autrement dit, durant cinq ans et à travers quatre zones agricoles du Kongo central (Luozi, Seke-Banza, Songololo et Mbanza-Ngungu), ces 2000 petits exploitants agricoles ciblés devaient contribuer à la création des marchés résilients, d’une agriculture résiliente et des groupements d’intérêt économique résilients.

Etant donné que cette croissance agricole résiliente devait être réalisée avec la forte participation des petits exploitants agricoles œuvrant dans l’agriculture familiale, l’équipe technique et d’appui à cette Action  « ASFAR-PMEA » a promu l’approche de l’« agro écologie » assortis des outils tels que le « plan intégré paysan ou plan intégré collectif » et  « essayons de voir si ça peut marcher » auprès des « producteurs ferments » qui ont été identifiés- non pas pour être seulement  « innovateurs » mais aussi qui permettent de toucher l’ensemble de la communauté et d’apporter des appuis différenciés – durant les deux  premières années de vie.   

En bref, l’action devrait apporter des actions des formations-sensibilisations et techniques ; les appuis matériels nécessaires afin de renforcer ou diversifier les productions pour une meilleure insertion dans les filières.

Jusqu’au 28 février 2021, voici les résultats du projet ASFAR-PMEA par antenne et par filière :

  1. Dans l’antenne de Luozi
FILIERESNbre MENAGES PREVUSNbre MENAGES ATTEINTS SUPERFICIES EMBLAVEES /Nbre
H F Total
Manioc25071 54 12547,50 ha
Maïs et Légumineuses10051 31 8234,44 ha
Maraîchage5018 3 215,67 ha
Agro foresterie521 2 2357,50 ha
Elevage des petits ruminants7517 5 2239 caprins et 24 ovins
Apiculture2014 0 1456 ruches
TOTAL500192 95 287

Sur 500 ménages prévus à accompagner dans l’antenne de Luozi, le Projet ASFAR-PMEA a déjà atteint 287 ménages dans les 6 filières dont 192 ménages hommes et 95 ménages femmes. Au total 145,11 ha ont été appuyés dans le cadre de la production végétale. 39 Caprins et 24 Ovins ont été appuyés dans le cadre de la production animale et 56 ruches ont été appuyées auprès des apiculteurs.

2. Dans l’antenne de Mbanza-Ngungu

FILIERESNbre MENAGES PREVUSNbre MENAGES ATTEINTSSUPERFICIES EMBLAVEES /Nbre
HFTOTAL
Manioc250829017280,84 ha
Maïs et Légumineuses100674010740,66 ha
Maraîchage5032124415,40 ha
Agro foresterie51341768,00 ha
Elevage des petits ruminants752622842 caprins et 25 ovins
Apiculture202302392 ruches
TOTAL500243148391 

Sur 500 ménages prévus à accompagner dans l’antenne de Mbanza-Ngungu, le Projet ASFAR-PMEA a déjà atteint 391 ménages dans les 6 filières dont 243 ménages hommes et 148 ménages femmes. Au total 204,90 ha ont été appuyés dans le cadre de la production végétale. 42 Caprins et 25 Ovins ont été appuyés dans le cadre de la production animale et 92 ruches ont été appuyées auprès des apiculteurs.

3. Dans l’antenne de Seke-Banza

FILIERESNbre MENAGES PREVUSNbre MENAGES ATTEINTSSUPERFICIES EMBLAVEES /Nbre
HFTOTAL
Manioc2503911215167,95 ha
Maïs et Légumineuses10049439234,96 ha
Maraîchage5092113,85 ha
Agro foresterie51201248,00 ha
Elevage des petits ruminants7519133249 caprins et 28 ovins
Apiculture202312496 ruches
TOTAL500151171322 

Sur 500 ménages prévus à accompagner dans l’antenne de Seke-Banza, le Projet ASFAR-PMEA a déjà atteint 322 ménages dans les 6 filières dont 151 ménages hommes et 171 ménages femmes. Au total 154,40 ha ont été appuyés dans le cadre de la production végétale. 49 Caprins et 28 Ovins ont été appuyés dans le cadre de la production animale et 96 ruches ont été appuyées auprès des apiculteurs.

4. Dans l’antenne de Songololo

FILIERESNbre MENAGES PREVUSNbre MENAGES ATTEINTSSUPERFICIES EMBLAVEES /Nbre
HFTOTAL
Manioc250836514866,60 ha
Maïs et Légumineuses10034437729,26 ha
Maraîchage50176238,05 ha
Agro foresterie52332691,00 ha
Elevage des petits ruminants753153656 caprins et 33 ovins
Apiculture201521768 ruches
TOTAL500203124327 

Sur 500 ménages prévus à accompagner dans l’antenne de Songololo, le Projet ASFAR-TPMEA a déjà atteint 327 ménages dans les 6 filières dont 203 ménages hommes et 124 ménages femmes. Au total 194,91 ha ont été appuyés dans le cadre de la production végétale. 56 Caprins et 33 Ovins ont été appuyés dans le cadre de la production animale et 68 ruches ont été appuyées auprès des apiculteurs formés.

Notons qu’une pépinière centrale, d’une superficie de 8 ares, a été installée dans l’antenne Songololo, précisément dans la ferme CESAR Land depuis le mois de mars 2020 dans le but de ravitailler les ménages agro-forestiers en plantules de bonne qualité. Cette pépinière a une capacité de 20.850 plants composés de 15.000 plants d’acacias, 500 plants d’avocatiers, 100 plants de pommes de Cythère, 5.000 plants de Leucaenas et 250 plants d’orangers. Un coffre de germination pour la multiplication des noix de palme et un propagateur pour la multiplication rapide des bananiers sont en cours d’installation.

Toutefois, le projet ASFAR-PMEA continue ses activités jusqu’au 31 octobre 2021.

                                                                                                Chargé de Suivi Technico-Economique


[1] Bandes des jeunes âgés entre 10 et 30 ans très violentes et agressives, principalement armées des armes blanches (notamment les machettes, les calibres douze, etc.) vivant dans la délinquance souvent drogués et qui sèment la terreur et la désolation parmi les populations dans des quartiers, des hameaux chauds des grandes métropoles et grandes agglomérations urbano-rurales de la RD Congo.

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