Malgré les potentialités naturelles et infrastructurelles sûres, la situation socio-économique du Bas-Congo n’est guère brillante. Elle est caractérisée par quelques faits suivants :
- Contraction de la population ;
- Instabilité monétaire ;
- Insuffisance des investissements publics.
En dehors du PIB par habitant soit 136,5 USD contre la moyenne nationale 102,8 USD qui apparaît comme fort, il est observé dans la province :
- Un taux de 16,9% d’enfants de moins de 5 ans souffrant d’insuffisance pondérale sur le plan alimentaire ;
- Un taux de 27,7% d’analphabétisme alors que les infrastructures scolaires existent en état et en nombre relativement bon ;
- Un taux de 45% de la population sans accès à l’eau potable ;
- Un taux de 58 % de la population sans accès aux soins de santé primaire.
Dans le secteur de l’eau, l’hygiène et d’assainissement, le rapport final des travaux de concertation entre différents acteurs de développement de la province tenus à Matadi du 27 au 30 décembre 2004 recense les problèmes ci-après :
- Insuffisance des équipements appropriés pour différents types d’ouvrages ;
- Inaccessibilité à l’eau potable à plusieurs communautés (67%) ;
- Service hygiène et assainissement non opérationnels sur terrain ;
- Absence du système/infrastructure d’assainissement aux lieux publics ;
- Insuffisance d’expertise dans le domaine de l’eau, d’hygiène et d’assainissement ;
- Insuffisance d’informations/règlements/lois par les agents du service Eau, Hygiène et Assainissement.
Tandis que le Forum pour un programme d’actions prioritaires du Bas-Congo 2002 – 2005 a fait diagnostic suivant :
Pour l’ensemble de District du Bas-Fleuve
Cette entité qui avait pourtant hérité d’une économie florissante de l’époque coloniale est tombée à son niveau le plus bas. Toutes les infrastructures de base (routes, écoles, hôpitaux, marchés) sont en état de délabrement le plus total. Il en est de même pour le tissu industriel ainsi que les plantations de cultures pérennes : hévéa, bananeraie, cacao, café, etc.
Pour les Districts des Cataractes et de la Lukaya
- Les infrastructures de base (routes, réseau ferroviaire, énergie, marché) sont vétustes ;
- La desserte en eau potable et électricité est très faible, 90 % de la population n’accède pas à l’eau potable ;
- La distribution de l’énergie pétrolière ne couvre pas l’ensemble du district ;
- plusieurs gisements miniers existent mais non exploités ;
- L’industrie locale est confrontée au problème de vétusté de l’outil de production, à la multiplicité des taxes et au climat social malsain ;
- L’éducation se bute aux difficultés linguistiques, à l’inadaptation des matières et au manque du matériel didactique ;
- dans le domaine de la santé, il est signalé le manque d’un hôpital de référence dans la cité de Songololo et de l’absence des locaux abritant les bureaux centraux des zones de santé de Kibunzi et Mangembo ;
- Le délabrement de la Nationale n° 16 Inkisi-Ngidinga ;
- La déforestation anarchique des quelques galeries forestières ;
- Le dénuement des quelques sites provocant des érosions ;
- Les feux de brousse.
Pour le chef lieu de la province : Matadi
- Toutes les routes sont en mauvais état ;
- L’aérodrome de Tsimpi non asphalté ni électrifié ;
- La desserte en eau potable et en électricité est irrégulière ;
- Les difficultés constantes de capter les images de la télévision nationale RTNC ;
- La non accessibilité de la population aux soins de santé ;
- L’absence d’infrastructures vétérinaires équipées ;
- Le manque d’un système adéquat de gestion d’immondices ménagères ;
- Le manque d’outils de travail dans les services administratifs.
Enfin, la Fédération des Entreprises du Congo du Bas-Congo relève que la province du Bas-Congo ne peut être la locomotive de la R.D.Congo si et seulement si les contraintes majeurs suivantes qui entravent la bonne marche des activités économiques dans le Bas-Congo sont résolues. Il s’agit de :
Pour le chef lieu de la province : Matadi
- L’insécurité juridique et judiciaire ;
- La multiplicité des contrôles et tracasseries administratives ;
- La fiscalité et parafiscalité en cascade et asphyxiante ;
- L’inadaptation du code des contributions ;
- Le coût élevé de l’énergie électrique (M.T t force motrice) et l’eau ;
- Le blocage de la dette intérieure ;
- L’absence d’actualisation des créances des entreprises privées sur l’Etat ;
- L’absence d’une organisation comptable fiable.
D’une manière spécifique
- Au niveau de l’ONATRA : vétusté des équipements qui entraîne une lenteur dans les prestations ;
- Au niveau de l’exploitation forestière : déforestation abusive de la forêt de Mayumbe ;
- Au niveau de l’agriculture : manque de financement pour le secteur, vol des bétails, etc.
- Au niveau de l’industrie : vétusté de l’outil de production, coût élevé de la facturation de l’énergie moyenne tension, détérioration d’infrastructure d’évacuation, faible demande intérieur (pouvoir d’achat), importation d’articles subventionnés produits localeme